FLEUX X IRRATIONAL FLAMES : de la Fascination à la Collaboration
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Temps de lecture : 3 min
Autodidacte
Je dois vous avouer quelque chose : l’impression 3D m’a toujours fasciné, surtout pour le contrôle qu’elle me donne sur mon espace de vie, en me permettant de concevoir et fabriquer des objets parfaitement adaptés à mes besoins. Ce "pouvoir" m’a poussé à reproduire des objets de design que j’admirais, mais que je ne pouvais pas me permettre d’acquérir quand j’étais étudiant. Oui, j’ai copié ! Mais rassurez-vous, ces créations sont restées dans le cadre privé..
C’est ainsi que mon goût pour le design d’objet a émergé, alors que je poursuivais mon parcours d’architecte. À l’image d’un peintre essayant de reproduire des œuvres de maîtres, je décortiquais les volumes, observant comment la lumière interagissait avec les matériaux de certains objets de designers. J’ai appris, guidé par la pure intuition, à percevoir l’intention derrière chaque courbe, à savourer la simplicité d’un design bien pensé, et à reconnaître l’ingéniosité des solutions techniques discrètement intégrées dans la forme.
Quand le design d’espace rencontre l’objet
En réalité, cette expérience autodidacte m’a apporté bien plus que la simple satisfaction d’être entouré de répliques des objets de mes rêves. Sans en avoir pleinement conscience, ce savoir-faire que je développais allait devenir une des clés de mon émancipation professionnelle.
Après avoir obtenu mon diplôme d’État en architecture, j’ai exercé pendant deux ans avant de constater que la réalité du métier était bien loin de mes attentes. Désillusion après désillusion, j’ai rapidement perçu l’écart entre la théorie enseignée à l’école et la réalité souvent décourageante du terrain. Les idéaux sociaux et écologiques se heurtaient régulièrement aux compromis imposés par des contraintes budgétaires et réglementaires. À cela s’ajoutaient des perspectives d’évolution limitées, une rémunération qui ne reflétait en rien l’importance que l’Ordre des Architectes attachait à notre mission, et un statut de salarié qui ne convenait pas à mon tempérament, guidé par une insoutenable volonté de faire.
J’ai alors décidé de me réinventer. Sans plan précis, j’ai commencé à expérimenter dans un coin de ma chambre avec une imprimante 3D achetée grâce à mes économies. Peu à peu, j’ai bâti un univers artistique cohérent, fusionnant mes influences architecturales avec mon savoir-faire autodidacte.
De cette quête de sens est née Irrational Flames. À travers cette marque, j’ai trouvé une nouvelle manière de perpétuer l’une des valeurs fondamentales qui m’avaient poussé vers l’architecture : améliorer la qualité de vie de mes concitoyens.
Une validation par procuration
Je n’ai pas suivi de formation en design, et pourtant, voir aujourd’hui mes créations exposées aux côtés de celles de designers primés, dans l’une des boutiques de design les plus prestigieuses de Paris - là où je me contentais autrefois de faire du lèche-vitrine ou d’acheter quelques dessous de verre - est pour moi une forme d’ironie. À ce rythme, qui sait, peut-être qu’un jour, je susciterai des vocations à mon tour !
En attendant, je vous donne rendez-vous au 39 Rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, Paris 4, dans cette magnifique boutique, véritable caverne d’Ali Baba qui fascine tous les passionnés de design.
-Romain Gratiot
Architecte diplômé d’État et Fondateur de la marque Irrational Flames